« Merci pour le choix de la course, dont le vrai but était pédagogique , et du coup faire de la manipulation du matériel en progression et en descente avec les explications sur les méthodes, mais toujours en sécurité. Si on ajoute que la lecture sur le terrain était difficile avec peu d’éléments topo caractéristiques (à part la brèche de départ). Donc du coup on a explosé les temps ce qui nous amène à faire demi-tour. Ca n’a pas été un problème ,même si nous n’étions pas très loin du sommet en début d’après-midi. En tout cas satisfaits de ce que nous avons pratiqué , dans un super cadre perchés, au milieu de ces cartes postales. Ce que nous avons fait nous servira dans de prochaines sorties. La Maurienne d’en haut c’est pas mal. »
Serge
Et, une fois n’est pas coutume, en plus des photos de Michel et Fred, un peu de poésie de la part de Fred, car les montagnards ne sont pas que des gens rudes, ils sont aussi sensibles et contemplatifs.
« Petit texte pour ne pas oublier cette belle sortie.
Petit texte pour ne pas oublier un élément essentiel à mettre dans son sac.
La Tête de Chat
Elle nous attend.
Du refuge, elle n’est pas loin.
J’ai hâte d’aller la caresser au petit matin.
De caresses imaginaires, la voilà qui, la nuit, se met à ronronner.
Je l’entends depuis notre dortoir.
Doucement d’abord.
Puis très fort.
Le ronronnement se rapproche.
Il est à côté de moi.
Devient assourdissant.
Au point de me demander si elle ne se paye pas la mienne, de tête.
Impossible de fermer l’œil.
J’écoute mes compagnons de dortoir.
Sont-ils importunés à ma droite, dans la couchette du haut ?
Non ce n’est pas toi (pardon Pierre pour ce jeu de mots facile).
Sont-ils dérangés eux aussi dans la couchette du bas ?
Non plus. Tous semblent dormir à poings fermés.
Mais bon sang ! Ce ronronnement infernal !
J’ai les boules. Qui est-ce ?
Chat m’énerve.
Il n’en reste plus qu’un
A ma droite.
Ça ne peut-être que lui.
Il ronfle.
Je ne peux pas dormir.
Et je ne peux pas le nommer non plus – je suis bien élevé et puis je l’aime bien.
J’ai les boules.
Mais pas les bonnes.
Alors, je maudis l’absence de celles, en cire, que je me promets de ne plus jamais oublier de mettre dans mon sac. »
Fred